Lundi 9 mai 2022 de 12 à 14 heures
Gratuit et sur inscription
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La crise sanitaire engendrée par le SARS-CoV-2, en particulier durant les premières vagues de la pandémie, a profondément modifié le rapport à son corps et à celui des autres, entraînant une recomposition des relations sociales et du rapport au monde environnant. Ce genre de recomposition a touché de plein fouet les établissements médico-sociaux (EMS), ou EHPAD ou MRS, non seulement parce que le care institutionnel qui s’y déploie, un travail du corps essentiellement, devient problématique dès lors que le virus se transmet par le contact et dans la contiguïté, mais aussi en raison de la contagiosité importante du virus dans des lieux de vie collective où résident des personnes âgées dépendantes, souvent porteuses de comorbidités.
Empruntant la voie ouverte par Anne Gonon (2018) pour penser le mouvement de vulnérabilisation qui saisit, dans l’espace où surgit la catastrophe, le lieu et les personnes qui y coexistent, ma présentation va aborder la pandémie et les mesures prises pour l’endiguer comme une épreuve qui a le pouvoir de défaire la forme de vie qui s’organise au sein d’un EMS. Prenant appui sur une enquête exploratoire menée en janvier 2021 dans deux établissements de Suisse romande, je vais m’attacher à décrire les cinq composantes de cette épreuve : (1) prendre soin dans une vie collective avec le virus ; (2) s’éprouver vivant et s’émouvoir ; (3) pourvoir à la survie, protéger les vulnérables ; (4) soutenir une « vie vivable » ; (5) étiolement de la forme. Comme on le verra, chacune de ces composantes exprime une certaine manière de signifier « ce qui a trait à la “vie” » (Fontanille, 2015) et est structurée par un partage spécifique entre le « social » et le « vital ».
Fabienne