Penser les vieillesses

PROGRAMME 2024 - SAISON 15

Accompagner  après le Covid : une réalité bousculée ?


Participation gratuite et sur inscription :

envoyez-nous un e-mail avec vos nom, prénom et date du séminaire.

Lieu :

ULB - Institut de Sociologie (bâtiment S du campus Solbosch)

Avenue Jeanne 44, 1050 Bruxelle

Salle Henri Janne (15e niveau)

Voir plan d'accès.

Organisation et contact :

Valéry MUCO / 02/650 67 01

cdcs@ulb.be

 

Responsables scientifiques :

Sylvie CARBONNELLE & Pierre LANNOY

 



Bienvenue à notre prochain séminaire

Résumé

Sébastien LORD, professeur à l'Université de Montréal, s’intéresse aux pratiques résidentielles à travers les questions de vieillissement des populations, du lien entre mobilités (quotidienne et résidentielle), et des espaces de vie et métropolisation. Son étude nous mène tout droit dans le Grand Montréal au Québec où depuis les 10 à 15 dernières années, l’attrait des résidences pour aîné-e-s privées a gagné en popularité.

Ce type de formule résidentielle a pu transformer l’image classique et traditionnelle de ce type de logements en une option attrayante, parce que l’industrie immobilière a pu diversifier et proposer des options résidentielles répondant à une gamme plus large de modes de vie.

Cette offre vise un segment de marché large, des jeunes retraité-e-s aux personnes aînées plus âgées aux besoins résidentiels particuliers. Les promoteurs immobiliers ont su innover dans la construction de complexes résidentiels aux gammes variées, en intégrant des services d’aide-domestique ou de santé et à la mise en disponibilité d’équipements capables de créer des milieux de vie que les personnes aîné-e-s désirent s’approprier.

L’arrivée de la pandémie de COVID-19 a toutefois changé ces perspectives immobilières qui avaient jusqu’ici trouvé un certain équilibre dans leurs dynamiques de développement. La pandémie a contribué à donner un caractère de crise à l’habitat pour aînés, et ce même dans les résidences pour personnes âgées non médicalisées du marché privé. La pandémie a durement frappé les milieux métropolitains, là où les quartiers sont plus denses, diversifiés fonctionnellement et branchés sur les réseaux de transports et d’échanges.

Or, ces attributs urbains sont précisément ceux mis de l’avant dans la mise en marché des résidences pour aînés. Ce confinement a impliqué différents types de vécus individuels et sociaux. Bon nombre de ménages âgés qui prévoyaient déménager dans ce type d’habitat ont pu expérimenter une situation résidentielle traumatisante parce qu’impliquant un isolement forcé pour une durée qui n’était pas prévisible.

Si plusieurs acteurs de la société civile, commentateurs plus spécialisés et acteurs du marché immobilier ont pris la parole pour mettre en lumière un changement dans les projets résidentiels des retraités, peu appuient leurs propos sur des données empiriques. Cette communication présente les résultats d’une enquête menée auprès de retraités de la région métropolitaine de Montréal.

 

Bienvenue à toutes et tous !


Résumé

 

Audrey COURBEBAISSE, Ph.D en architecture, s'intéresse à la fabrique de l'habitation collective d'un point de vue théorique, social, historique. Son étude porte sur le vieillissement de la communauté résidentielle de la tour Martin Luther King, une tour de 30 niveaux située dans le quartier Marius Renard dans la seconde couronne urbaine bruxelloise.

 

Construite dans les années 1960-70 par la promotion immobilière privée pour la classe moyenne belge, elle se caractérise alors par une certaine homogénéité d’âge, de classe et de parcours résidentiel de ses habitant·es et des espaces collectifs soutenant la vie communautaire dans un quartier relativement peu urbanisé. À partir des années 2000, le vieillissement et le renouvellement d’une partie de la population entrainent l’installation de services et de réseaux de soins et d’initiatives sociales destinés aux sénior·es, faisant ainsi muter les usages et les espaces du quartier.

 

Du fait de ces changements, nous faisons l’hypothèse du passage d’une communauté résidentielle réunie, entre autres, autour de l’histoire du quartier, la densité bâtie singulière et les espaces communs de la tour, à une communauté de soins spatialement plus éclatée.

 

À partir d’une immersion ethnographique au cœur du quartier de la tour MLK, nous tentons de comprendre l’impact et le rôle des formes urbaines et bâties dans le quotidien des personnes âgées en milieu urbain et de montrer comment les personnes âgées s’accommodent de la rencontre entre deux systèmes de soin, l’un symbolique et informel avec l’entraide, la coveillance des ancien·nes habitant·es et/ou de réseaux amicaux et familiaux et l’autre institutionnalisé, visible mais éclaté dans l’espace public.


 

Résumé

 

Rachida BENSLIMAN, chercheuse en santé publique, analyse l'impact de la participation aux processus décisionnels sur la santé et le bien-être des travailleuses de l'aide et des soins à domicile, dans un contexte socio-politique d'Ageing in place.

 

Les résultats de trois études scientifiques réalisées en Wallonie ont montré une exacerbation des conditions de travail défavorables due à une organisation de travail exigeante, dans des services visant principalement à répondre aux demandes des bénéficiaires.

Ceci impacte négativement la santé mentale et physique des travailleuses et la relation au Care.

Ces résultats décrivent le potentiel bénéfique de la participation dans la régulation des tensions et l'amélioration de leur santé et bien-être.

L'étude propose un modèle théorique de santé au travail appelé "Squeezed Lemon Model" et des recommandations pratiques pour les acteurs de terrain et les politiques.



 

Résumé

 

Au moment où il réside en France un consensus autour de l'aspiration des citoyens à vieillir à domicile, il existe une contradiction entre discours politique et moyens publics mis en œuvre pour y parvenir.

Le sociologue du vieillissement Daniel REGUER aborde cette problématique lors du séminaire Penser les vieillesses du lundi 6 mai 2024.

 

Résumé 

D’un côté, l’affirmation consensuelle généralisée de «l’aspiration de l’immense majorité de nos concitoyens à vieillir à domicile» est psalmodiée au fil d’un discours des politiques publiques.

 

D’un autre côté, l’observation des parcours résidentiels montre, non seulement des changements d’habitat, mais de surcroit des fins de vie en dehors de ce qui pourrait être considéré comme un «domicile personnel». L’analyse scientifique ne peut se contenter de pointer une contradiction entre discours public et faiblesse des moyens publics mis en œuvre comme l’illustre le report incessant en France de la création d’une 5e branche de la sécurité sociale apte à accompagner l’émergence puis le développement d’un 5ème risque à côté de l’assurance maladie.

 

Certes, l’absence de ressources allouées à la question de la dépendance a dénaturé (Guillemard 1979) une ambition politique au fil des années. Nous postulons, pour notre part, qu’ambition et moyens ne sont pas sans lien dans une logique commune qui s’avère ségrégative.


 

Résumé

 

À partir d’une large enquête menée de 2017 à 2023 dans un service d’aide à domicile, nous tenterons de montrer combien la crise du Covid a affecté les métiers du secteur, questionné les identités professionnelles et transformé les pratiques.

 

Intervenantes

  • Nathalie BURNAY, Professeure en sociologie à l'UNamur et chercheuse à l'Institut Transitions de l'UNamur et à IACCHOS de l'UCLouvain. Elle travaille depuis de nombreuses années sur l’analyse des fins de carrière et du vieillissement au travail dans une perspective d’ouverture disciplinaire et interdisciplinaire.
  • Amélie PIERRE, anthropologue chargée de cours à l'UNamur. Elle est chercheuse à l'Institut Transitions de l'UNamur.

Discutant

  • Pierre BRASSEUR, Professeur en sociologie, il est membre du centre de recherche METICES chargé de cours à l'ULB.

 


Résumé

 

Aujourd’hui, la majorité des interlocuteurs s’accorde à dire que la maison de repos est devenue un lieu de soin où, accessoirement, des personnes âgées vivent. La crise Covid n’a fait qu’amplifier ce phénomène. Ce séminaire sera l’occasion d’apporter un éclairage sur ce qu’est devenu le milieu institutionnel, ses origines et les conséquences sur la société, les directions, professionnels du secteur, les résidents et leurs proches.

Sur base des connaissances scientifiques actuelles, des recherches que nous avons nous-mêmes menées à l’Université de Liège et de nombreux entretiens avec des interlocuteurs du secteur, ce séminaire aura pour but de proposer et d’illustrer des valeurs et principes guidant une évolution du secteur. La maison de repos doit (re)devenir un lieu de vie de qualité pour tout adulte vieillissant, quel que soit son niveau de dépendance, et pour tout professionnel travaillant à ses côtés.

 

Présentation

  • Pierre MISSOTTEN, docteur en Psychologie, il est collaborateur scientifique du service de Psychologie du vieillissement de l’Université de Liège. Co-responsable de LyAge, Spin-off ULiège spécialisée vieillissement (consultance, évaluation, formation et suivi d’équipe).

Discutante

  • Sylvie CARBONNELLE, socio-anthropologue et chercheuse du CDCS asbl, elle a mené des recherches en lien avec le Covid dans les maisons de repos et de soins de la région bruxelloise.